17 avril 2020

La Guerre pas de Fusil !


On a beau vouloir éviter le sujet, ce n’est pas comme si ça n’existait pas.

Je vis deux réalités, ou deux moitiés de réalités. Je travaille à 40km de chez moi. On m’a dit que je suis essentiel (sic). Ça rassure de se savoir utile, mais je sais que les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables. Le risque en vaut-il la chandelle?

Cela me permet de voir des gens, d’échanger et d’assurer mon revenu. Mille précautions obligatoires et nouveaux gestes furent adoptés et devinrent des automatismes. D’abord le lavage des mains et la distanciation. Ensuite, on a ouvert toutes les portes pour ne pas toucher aux poignées. On n’utilise pas le crayon ou l’agrafeuse de l’autre et l'on nettoie le pavé tactile de l’imprimante avant de l’utiliser. À la cafétéria, chacun apporte ses ustensiles, il n’y a qu’une chaise par table (et elles sont grandes). Oubliez le sel, le poivre ou autres condiments, ils sont remplacés par du nettoyant et du papier! Après le repas, je dois désinfecter ma table et une partie de ma chaise.

 En laboratoire, je fais usage de lunettes grossissantes, de bracelets antistatiques et d’outils multiples, il faut tout nettoyer, incluant la surface de travail, les métaux et plastiques touchés. Que dire de la poignée du robinet, de l’interrupteur pour la lumière, de la poignée du frigo, du siège de toilette, du loquet de la porte de la toilette! Pour plus de sureté, on se relave les mains souvent et longtemps. Et la manipulation de la monnaie, des billets? L’argent comptant est refusé. C’est sans fin. J’ai l’impression que plusieurs de ces gestes resteront en usage lors du dé-confinement. Au travail, les gants sont proscrits (sauf si jetés après usage) car s’ils protègent la personne qui les porte, cette dernière qui se sent en sécurité répandra le virus partout.

Le masque n’est pas porté. Les bons masques sont réservés pour les hôpitaux. Devrait-on en porter? C’est encore un débat. Pas facile d’imposer cela au Qc.

Le plastique à usage unique et les papiers jetables sont redevenus à la mode! Le covoiturage est interdit, dans le stationnement on ne sort pas de sa voiture en même temps que le conducteur adjacent. On redoute les transports en commun, plus rien n’est en commun. Comment faire le plein sans toucher au pistolet ou aux boutons de la pompe? Certains ont des cure-oreilles dans leurs poches pour enfoncer les boutons qui sont partout. Le mécanicien doit désinfecter les clés de votre voiture ainsi que la poignée de la portière et une partie de l’intérieur de l’habitacle avant d’entreprendre des travaux. La liste est longue. Ça donne une idée de ce que sera le dé-confinement.

Avant le COVID-19? Tout le monde vivait dans les microbes de tout le monde. Toucher de la peau, serrer des mains, embrasser les gens, se faire des câlins, ça existait, nous sommes des êtres grégaires, on appelait ça du savoir-vivre. On pouvait prendre le bras de l’autre pour aider, pour rassurer, pour soutenir. On ampute l’essence même des relations humaines. À la guerre comme à la guerre!

Je me demande si un jour je pourrai entrer dans l’appartement de ma propre mère sans mettre sa vie en péril…

Donc, dès que je sors du boulot ou de la maison, je me sens aussi confiné que les autres. Quand je suis à l’extérieur, les rues sont à moi, l’air est pur, les villages et les campagnes avoisinantes m’appartiennent. Mais il n’y a pas âme qui vive. Chacun se terre dans son logis, dans sa maison. Je me retrouve isolé. Je vois des visages à travers les fenêtres, les gens confinés m’observent. Suis-je perçu comme un danger? Un tueur potentiel? Ou alors souhaite-t-on m’inviter pour parler? Rire? Prendre un verre?

Il reste des lieux communs, l’épicerie en est un. Si, avec mon charriot je passe près d’un autre client, on se méfie l'un de l'autre, on n’ouvre pas la bouche pour éviter les postillons, on retient son souffle le temps d’un croisement. Pire, si la personne croisée porte un masque, des lunettes et des gants, elle se croit plus responsable et perçoit les autres comme autant de menaces. Voilà un effet pervers bien réel de cette foutue guerre.

C'est ça la guerre pas de fusils !

39 commentaires:

  1. Une excellente analyse de ce que nous vivons tous en ce moment !
    Pour BFMTV, c'est une chaîne de "merde", à la solde du gouvernement, donc polluée.
    Bonne fin de semaine avec des bisoux, cher grand-langue.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ce qui m'impressionne le plus c'est que nous sommes plus de 4 milliards d"individus qui vivons ça, simultanément! Pour une fois, nous avons un ennemi commun. On va s'en sortir. Il s'écrira bien des choses là-dessus.

      Effacer
  2. Votre texte explique très bien la situation actuelle, c'est un parfait documentaire.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Zoreilles,

      En effet, nous vivons tous ce genre de choses. C'est un description que je tenais à écrire, au cas où je me relirais un jour, nous oublions facilement.

      Effacer
  3. La guerre invisible. Mais où sont les ennemis ? Bonjour la paranoïa !!

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. En effet, où se cache-t-il? Sur ma boîte de céréales? Sur les touches de mon piano?

      On ne se méfie pas de ce qu'on ne voit pas. Nos sociétés redémarreront sans avoir vraiment vaincu l'ennemi qui ne se manifestera que dix jours après un rassemblement!

      Effacer
  4. hier j'ai fait trois tentatives pour mettre un comm' ;-)
    j'y disais principalement merci pour ce texte et bon courage pour la suite

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour vos mots Adrienne,

      Je ne sais pas pourquoi, vous n'êtes pas la première à avoir de genre de problème. Il arrive que les commentaires apparaissent le lendemain! Quand vous avez des difficultés, n'hésitez pas à m'écrire un courriel, l'adresse est sur le blogue.

      Bonne fin de journée!

      Effacer
    2. c'est ce que j'ai fait! mais apparemment ce courriel ne vous est pas parvenu non plus ;-)

      Effacer
  5. Merci de passer sur mon blog .Le tien est sérieux et moi j'ai décidé de dérider.
    Nous nous vivons dans un bourg très étendu .Peu de personnes dehors mais perso ,même si je fais mon pain,je vais aussi le chercher de temps à autre à l'unique commerce bar-épicerie-dépôt de pain.Là je retrouve des copines et même si nous nous tenons éloignées,on peut discuter,j'ai une vie sociale!Rire sais tu comme c'est bon?
    Le corona m'est tombé dessus avant qu'on parle de confinement!
    Ce que nous avons été malades mon mari et moi et ma fille car je le leur ai filé .
    Malade à penser mourir pendant 5 jours.J'ai oscillé 4 jours à 40°,j'ai perdu 6 kgs ,j'ai eu très longtemps une toux terrible .Les urgences nous ont suivi .
    Je suis là et avec encore plus envie de vivre,de crier que la vie est belle .....
    Et cette envie de vivre je l'avais depuis mon EMI en 2014 mais là ....
    L'ennemi?Et la grippe ne tue t'elle pas?Et la sécheresse?etc...Le danger est partout.
    Je connais d'autres personnes qui l'ont eu et sont guéries.
    Je dis merci la vie !
    J'ai beaucoup aimé ton article.

    RépondreEffacer
  6. Capitaine,

    Ne me croyez pas trop sérieux! Je pense qu'on peut rire de tout, peut-être pas avec tout le monde, c'est vrai, mais avec moi il y a peu de tabous.

    Je passe régulièrement sur votre blogue, presque quotidiennement. J'aime votre légèreté et le fait que vous puissiez aussi traiter de sujets moins drôles.

    Une vie sociale? C'est quoi ça? Je ne m'en souviens plus! Je perçois parfois quelques étincelles de vie, des gens qui sourient en vous regardant dans les yeux. Cela prouve qu'en toutes circonstances, il peut y avoir de la lumière, des sourires.

    Avez-vous tous été aussi malades les uns comme les autres? On dit que pour certains, ça ressemble à un léger rhume et que pour d'autres, c'est comme vous l'écrivez.

    EMI, c'est pour Expérience de Mort Imminente? Il y a fort longtemps, un médecin, après m'avoir ausculté, ne comprenait pas pourquoi je n'étais pas mort? Ce fut la seule fois où j'ai peut-être passé près de la Grande Faucheuse.

    Vous aimez la vie? Vous avez soif de vivre? Bienvenue dans le club! Nous sommes assez nombreux mais faut savoir se reconnaitre (rire).

    Bonne soirée!

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Zut et zut mon texte s'est effacé!
      Je répondais à certains points évoqués par toi.
      Une vie sociale ...Très important .Bon le sourire depuis qu'on est au bal masqué ,c'est difficile de le voir sauf aux petites ridules au coin des yeux?Et puis on connait ceux qui voient tout en noir,râlent souvent et à l'inverse toi,moi et d'autres heureusement.
      Oui l'EMI c'est pour Expérience de Mort Imminente.Un cadeau que m'a fait la vie !En 2014,un curé intégriste(en soutane) a percuté ma voiture à l'arrêt pour moi ,à 130 pour lui!Il était pressé a t'il dit à mon mari qui lui bien qu’athée ,parle maintenant de miracle (un chemin détourné de là-haut?)....
      Je pensais que Dieu m'avait abandonné car nos 2 voitures étaient fichues mais l'expert a dit que j'aurais du être morte....ou au mieux grièvement blessée.
      je suis retournée trop vite ds mon corps et j'ai vécu à côté de moi 3 jours
      Je ne regrette pas ce que j'ai vu et je pourrais t'en parler des pages des changements ds ma vie .La science a essayé de m'expliquer le pourquoi du comment mais moi je sais .....Je ne suis plus la Sabine formaté par des parents sévères et celle que je suis qui aspire à vivre .
      Ma vie sociale oh oui même si un anglais (grincheux à cause du brexit) a fait de la délation en ces temps "con"(finés). on a vu fleurir une voiture bleue mais à part faire chier nos petits vieux l'un quasi aveugle et l'autre a des années lumières des attestations,on a continué nos papotages ,nos rires et pas d'angoisse pour nous.
      J'ai continué à partager mes légumes du moment et mes oeufs.Mon époux me connaissant fait un très grand jardin.Je ne porte pas de gants et un masque juste chez ma rhumato.Je n'ai pas attendu "les consignes"pour me laver les mains.Oui j'ai été très malade ,nous avons été très malades!
      Je pense que si j'avais été hospitalisée,j'aurais été intubée par précaution.le confinement est arrivé après mais dans l'état ou nous étions ,impossible de sortir.
      Les copains nous ont appelé puis comme nous nous en étions sortis,plus d'héritage en vue?Enfin plus d'appels!Pardon je suis sarcastique...

      Effacer
    2. Dommage qu'une partie de votre réponse fut perdue. Cela m'est si souvent arrivé, c'est choquant, on n'a plus le courage de réécrire. Quand mon texte est assez long, je sauvegarde de temps en temps, par précaution.

      Les masques ne sont pas en usage ici mais ça s'en vient, avec le déconfinement. Surtout dans les grandes villes (métro, bus). On n'en n'a pour quelques années!

      Pas d'angoisse et du plaisir , voilà ce que je retiens.

      Bonne fin de journée!

      Effacer
  7. Grosso-modo, c'est pareil en pire qu'ici en France.
    Jusqu'à quand, jusqu'à combien de dérives dépressives, jusqu'à combien de délations de vengeances de mesquineries supporterons-nous ça..., jusqu'à ce que tous vulgum pecus soyons devenus paranoïaques et hypocondriaques ?
    Vivement avant !
    Signé confiné-consterné

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonjour Francis, content de vous lire ce matin,

      La pire peur qui puisse exister c'est la peur d'avoir peur. La peur est un de mes sujets préférés.

      Vous mettez le doigt sur le bobo: les dérives. La délation est la pire des choses. Nos gouvernements, pour qu'un maximum de gens respectent les consignes, ont incité les gens à dénoncer ceux et celles qui ne respectent pas les directives.

      Heureusement, on a ajouté que la validité d'une plainte ou une contravention sera soumise au jugement du policier et que plusieurs plaintes non fondées seraient elles-mêmes sanctionnées.

      Dans nos sociétés, il y a des gens n'attendaient que cette circonstance pour installer une chaise devant leur fenêtre et dénoncer tout et n'importe quoi. Voilà le côté sombre des gens.

      J'aime lire. J'ai lu sur les guerres, sur les drames sociaux, la grande dépression, etc. Je me demandais si un jour je vivrais une telle expérience. Et bien ça y est!

      Il s'écrira bien des choses sur ce confinement. C'est unique. Le Monde entier vit la même chose, tout le monde a le même ennemi. On ne s'est pas serré les coudes pour autant. Dommage.

      Que se passe-t-il dans les demeures? Y a-t-il plus de femmes battues? Plus d'enfants maltraités ou abusés? La famine est-elle courante?

      Je crois que d'un point de vue écologique, nous ne tirerons aucune leçon. Tout le monde veut « redémarrer » au plus vite, reprendre notre mode de vie là où on l'a laissé. Pour l'aspect écologique, il faudra probablement une catastrophe naturelle d'un autre ordre.

      Sur ce, bonne fin de journée Francis

      Effacer
  8. C'est étrange en effet... Certaines (bonnes) habitudes resteront certainement, en routine, et on y gagnera en hygiène. Mais les contacts physiques rapprochés se retrouveront vite, que ce soit "à cause" des amoureux que des gens qui aiment les autres tout simplement. On sera sans doute moins empressés hors de chez soi, moins de bisous à tous vents, on vérifiera mieux l'aspect des ongles.. :D

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonjour Edmée,

      Que les bonnes habitudes restent, ça ne peut faire de tort à personne. En ce qui concerne les amoureux, je suis pleinement d'accord. On aime dire : l'amour c'est plus fort que la police.

      Ce qui me fait le plus mal c'est de me sentir « suspect » par des personnes que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam. L'apparence physique, le rang social ou le niveau de richesse affiché, seront, je le crains de curieux motifs de distanciation. Ou disons, ça pourrait se généraliser dans une certaine mesure.

      Enfin, j'espère que je me trompe... et je me trompe souvent (rire).

      Effacer
  9. La première victoire du virus, c'est la peur. Ce que nous vivons aujourd'hui sur le mode de la catastrophe a été le quotidien des êtres humains depuis la nuit des temps. On assiste à un retour de ce que les hommes vivaient il y un siècle mais de manière beaucoup plus circonscrite. il se met en place toute sorte de théorie du complots,tout ceci est majistralement décrit dans "Le hussard sur le toit" de Jean Giono.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonjour Miss,

      Vous avez raison, ce que nous vivons depuis quelques semaines est nouveau pour nous, pas pour l'humanité. Puisque nous n'apprenons pas, ou parce qu'on ne s'intéresse pas au passé, nous agissons comme ceux nous ayant précédé. Nous en avons pour preuve les écrits passés (pas si lointains). Votre exemple est bon, il y en a d'autres.

      L'évolution ne se fait pas sur 100 ans ni même sur 1000 ans. Nous sommes donc condamnés à revivre les mêmes choses. Rejeter la cause sur quelqu'un d'autre ou l'attribuer à une puissance divine. Les prédicateurs américains s'en donnent à cœur joie ces jours-ci! C'est une période faste pour eux.

      Quant aux théories du complot, on ne les comptent plus, tout est bon.

      J'ajouterai que notre mode de vie actuel favorisant les déplacements multiples et les méga rassemblements nous rendent plus vulnérables aux épidémies qui deviennent des pandémies. Et le virus aurait pu être bien pire...

      Ceci étant dit sans minimiser la gravité des drames vécus par nombre de concitoyens.

      Il faudra maintenant se méfier de l'après confinement, de nos économies moribondes, des chefs d'État pouvant monter en aiguille des conflits inter-puissances pour sauver leur billes!

      Effacer
  10. Je suis comme vous. j'obéis aux consignes mais je me pose des questions. Le masque n'est que pour la bouche, pas pour le cerveau, il me semble...
    A force de lire tout et son contraire on n'en arrive à ne plus savoir que penser...
    Même le bon sens, cette « chose du monde la mieux partagée » ne l'est plus. Ni bon, ni partagé.
    Il me semble qu'embrasser mes enfants, rendre visite à l'aïeule qui se morfond dans sa chambre comme dans une cellule de prison sans barreau, ce sont des gestes d'amour, et que l'amour est une barrière aux mauvais miasmes... Mais ce sont des pensées de poète, elles ne valent rien devant le conseil scientifique...
    Le conseil scientifique n'est pas écouté quand il agite les signaux d'alarme écologique...On va continuer à décimer les forêts, polluer l'océan et faire fondre la banquise. Et cette guerre sans fusil n'aura servi qu'à nous rendre un peu plus serviles et soumis aux décisions des glands de ce monde...
    Je vous embrasse, tenez bon !
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

    RépondreEffacer
  11. Bonjour Célestine,

    « Les masques ne sont pas pour le cerveau »

    C'est bien dit, je me servirai de vos mots quand l'occasion se présentera.

    Tellement d'histoires s'écriront dans les prochains mois, les prochaines années, des belles et des moins belles.

    Une grand-mère vient voir son petit-fils qui est dans la maison, devant la fenêtre, elle reste sur la pelouse, elle lui parle. Un voisin, lui aussi confiné, téléphone aux flics pour rapporter la délinquante (!). Le flic, exécré par cet appel inutile demande gentiment à la grand-maman de garder ses distances et de ne pas trop s'attarder puis il s'en va. Ça se passe partout. Tous les flics n'ont pas le même jugement, je sais. La délation est une chose laide!

    Les poètes, les artistes, les comédiens, les musiciens sont essentiels. Ce sont des guides, appréciés par la plupart des gens. Après des élans de folie, ils forcent une pause, on reprend notre souffle.

    Aujourd'hui ce sont eux qui disent: on ne laisse pas mourir les gens sans accompagnement, on ne laisse pas nos vieux confinés dans des maisons où la situation est pire qu'ailleurs. On a plus de temps, on se remet du premier choc et on prend des mesures pour que cela se fasse.

    Dans la tempête il faut rester calme mais il y a des moments cruciaux où l'action prime, des moments lors desquels les priorités changent. Malgré tout, il faut toujours conserver un soupçon d'humanité, de joie de vivre, garder l'espoir que tout s'arrangera.

    RépondreEffacer
  12. Zut, je venais de te répondre et j'ai malencontreusement bazardé mon commentaire. Dur de retrouver tout ce que j'avais exprimé. Je ne travaille plus je n'ai donc pas à supporter les contraintes que tu décris, celles que je m'impose me suffisent largement. La vie est quelque peu entre parenthèses et ça risque de durer encore trop longtemps. A ne pas savoir, on finit, paraît-il, par s’énerver. Depuis que je confine, j'ai perdu mes repères et mes nuits sont largement insomniaques : il est déjà 5h45 du matin et je n'ai pas encore dormi. Tout est chamboulé. Drôle de vie que celle-ci... J'en profite pour lire davantage, écrire, contacter ma famille (fort nombreuse) par téléphone pour me rassurer quant à leur santé. Je relance les amis d'enfance (eh oui, j'en ai encore quelques uns), prends de leurs nouvelles ainsi que de leurs enfants. Je joins certaines personnes de ma connaissance, bien plus isolées que je ne le suis, parce que je sais qu'elles vivent seules et qu'elles n'ont plus de famille. Quant aux sorties, elles sont rares et seulement alimentaires. Ici, il est question de déconfinement. Mais de manière étalée. Pour l'instant, il n'y a rien de bien précis.
    Une chose m'énerve : je ne comprends pas pourquoi on a attendu deux quinzaines pour préconiser un confinement d'un mois [qui sera vraisemblablement prolongé]. C'était cousu d'avance : il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre que c'était grave et qu'il faudrait accepter des contraintes. Soit on nous prend pour des couillons, soit on nous considère comme des enfants ou des attardés. Sauf que la population n'est pas forcément idiote et qu'il était évident que la crise était gravissime. Je crois plus simple de diffuser une information claire que de tergiverser comme l'état l'a fait. Certes, nous ne sommes pas sortis de l'ENA ou de Polytechnique, mais sommes-nous de si sombres idiots qu'on était incapables de comprendre ce qui se jouait ? Il serait temps que les élites modifient leurs comportements, surtout s'ils veulent être pris au sérieux et être respectés.
    Zut, je râle. Excuse-moi, je suis incorrigible. A bientôt. Amicalement Fred

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Mousquetaire,

      Tu ne râles pas, je suis content de te lire. Tu t'exprimes avec beaucoup de bon sens mais aussi avec de l'angoisse, c'est normal. Nous ne sommes pas des idiots et ton gouvernement ne pense pas ça non plus. Personne ne connaissait l'ennemi, on le découvre.

      Je comprends ce que tu vis, l'insomnie afflige bien des gens ici aussi, crois-moi.

      Nous suivons ce qui se passe en Europe, en France, aux USA aussi, nos voisins. Ce que tu fais est excellent, il faut garder contact avec les tiens, avec ceux et celles qui en ont besoin. Les médias électroniques permettent de rester en communication. C'est ce qu'on fait en ce moment. Bravo!

      Tu dois aussi penser à toi, écoute autre chose que les infos, tu dois dormir. Moi aussi je dors à des heures entrecoupées. Marcher longtemps dehors est une bonne chose car l'exercice physique aide la tête.

      Le problème du dé-confinement est universel. Nous commencerons cela aujourd'hui, avec la construction résidentielle, pour ne pas créer une crise du logement. Nous verrons ce que ça donne et observerons les autres pays qui font de même.

      Cette crise frappe toute la planète, nous avons un ennemi commun, serrons-nous les coudes. Tout ira bien.

      Quant aux reproches à faire envers le gouvernement, on n'en n'est pas là.

      La crise n'est pas encore derrière nous. Dans l'immédiat ne vaudrait-il pas mieux planifier une possible seconde vague? Voyons à produire des équipements médicaux et organiser de l'aide pour les pays qui n'ont rien et qui seront peut-être frappés par ce foutu virus?

      Nous vivons encore avec le virus, sans médicament et sans vaccin, il faut tester énormément pour voir venir le coup. Il y a de plus en plus de gens qui sont immunisés mais il y a aussi des gens qui ne le sont pas et qui sont asymptomatiques. Ces derniers peuvent propager le virus. Pour cette raison, il faut tester plus que jamais afin de localiser les éclosions possibles et agir vite.

      C'est ça que je comprends.

      C'est à mon tour d'aller au lit. Recontactons-nous.

      Bonne journée!

      Effacer
  13. Bonjour. En Suisse, on parle plutôt de semi-confinement. On peut sortir mais en gardant une distance de 2 mètres avec l'inconnu. On n'a pas besoin de porter de masques, on ne peut plus aller visiter les personnes âgées dans les maisons de retraite, on fait beaucoup de télétravail, les restaurants sont fermés, les écoles aussi, beaucoup d'entreprises tournent au ralenti.

    On entend tellement de choses sur ce virus que cela en devient presque... lassant. Le Conseil fédéral a décidé que dès le 26 avril prochain, les garderies allaient ouvrir à nouveau alors que le 13 mars, toutes les écoles ont été fermées du jour au lendemain car les enfants étaient considérés comme les principaux vecteurs de la maladie. Je crois que personne ne sait vraiment ce qu'il en est. Et qu'avant de balancer tout et n'importe quoi comme information, on devrait plutôt trier. Je pense aussi que les médias jouent un rôle assez néfaste dans la diffusion des informations et de la peur. De toutes façons, nous allons devoir apprendre à vivre avec cette menace et ne pas se croire invincible comme certains se sont crus au début de la crise. Le télétravail me convient à moitié mais ne pas voir mon chef tous les jours me convient très bien! :-))

    Bises alpines... de loin.

    RépondreEffacer
  14. Bonjour Dédé,

    Le premier paragraphe de votre texte exprime ce qu'il en est au Qc, à l'exception que les entreprises sont carrément fermées. Depuis ce matin, le monde de la construction résidentielle reprend.

    Je m'informe quotidiennement sur ce qui se passe mais je profite pas mal de mon temps libre, compte tenu des mesures imposées. Faut pas devenir fou.

    Les enfants asymptomatiques pour la plupart, sont des vecteurs de propagation, comme tous les asymptomatiques. Les écoles furent les premières institutions à fermer, elles seront peut-être être les dernières à ouvrir. Ça se dessine comme ça par ici.

    Le monde du travail rouvrira d'ici deux ou trois semaines mais plusieurs mesures resteront en vigueur. Je pense aux métiers relié au monde de la coiffure et nombre d'autres.

    Bien vrai, ne pas voir son patron, voilà enfin un bon côté à toute cette histoire (rire).

    Quant aux médias, vous avez raison, c'est tout et n'importe quoi, les gens doivent rester critique, distinguer les infos des opinions.

    Nous vivrons maintenant les conséquences de la crise, et cela, longtemps encore.

    RépondreEffacer
  15. Tu as bien parlé de ce que l'on traverse. Comme tu travailles, c'est encore plus angoissant. L'ennemi est invisible et il est difficile de ne pas avoir peur. Si on attrape le Covid 19, on peut très bien s'en sortir avec peu de symptômes ou bien à l'opposé être mis dans le coma avec tout ce qui en découle après (les muscles fondent vite, il faut faire de la rééducation, il faut réapprendre à respirer.... etc). Tout est devenu compliqué. L'année 2020 va nous forcer à changer notre façon de vivre. Bonne journée et bises.

    RépondreEffacer
  16. Bonjour Élisabeth,

    Il est certain que l'année 2020 sera à retenir. Si on passe à travers cette crise et que ce virus s'estompe ou qu'un vaccin soit développé, il faudra laisser passer quelques années avant de savoir si ce virus aura changé quelque chose de substantiel dans notre façon de vivre. J'en doute un peu.

    RépondreEffacer
  17. Vade retro Satanas...........me vient à l'oreille dès que je croise quelque'un, qui plus est, joint le geste à la distance de sécurité. Ne devrions nous pas arrêter de regarder la télévision anxiogène en boucle, tenter d'être honnête envers les autres comme envers nous même, sans exagération, rester lucide sans se laisser trop influencer par les médias. Nous vivons une drôle d'époque et je redoute que l'être humain ne sache pas en tirer la "substantifique moelle".
    Amitiés masquées mais pas hypocrites !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Chinou,

      Je sais que vous ne portez pas le masque pour écrire. On peut même écrire à mains nues!

      Je regarde peu la télé. PERSONNE ne veut regarder MA télé! Elle est trop vieille. Elle possède un tube-écran, un tube dit cathodique. Chez moi, un Néandertalien serait à son aise. Je ne la remplace pas car elle fonctionne, d'autant plus que les émissions qu'elle offre sont les mêmes qu'ailleurs. L'image est moins nette, c'est bon pour l'imagination.

      Vous êtes équilibrée Chinou. Vous pouvez rester lucide, faire la part des choses. Je ne dirais pas la même chose de l'humanité souhaite revivre « comme avant ». Si l'événement s'arrêtait là nous ne changerions rien à l'affaire. Avec un peu de malchance, de réels changements pourraient suivre. Les gros changements ne se produisent jamais sans heurts. Je ne sais pas trop quoi en penser.

      Toujours est-il que les blogues existent. C'est une niche, un monde oublié... un peu négligé des autres. C'est là qu'on se retrouve. Laissons nos esprits s'exprimer, sans oublier cette fameuse réalité.

      Le fait que la planète entière modifie son rythme de vie aussi subitement, simultanément, c'est de l'histoire que nous vivons. Dans les demeures, les gens lisent, ils s'amusent avec des jeux, ils font du pain, regardent Netflix et assistent à des spectacles nouveaux genres sans y être. Il y en a qui chantent sur leur balcon, d'autres manifestent ensembles contre l'isolement (c'est drôle ça). On se souviendra de tout ça.

      Nous pouvons en parler, sans que cela occupe TOUTE la place dans notre vie.

      Drôle d'époque? Oui, drôle d'époque.

      Effacer
  18. Cette épidémie va modifier notre façon de vivre, c'est certain, comme d'autres épidémies l'ont fait avant. Mais resteront ces peurs qui abîment l'humanité, en particulier cette peur de l'autre, quasi systématiquement. C'est triste, cela, vraiment.
    Bon dimanche.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonheur?

      Quand le Bonheur vous contacte ça débute bien la journée. Bonheur, c'est votre prénom? Enchanté.

      Vous avez raison, la peur peut nous rendre si vulnérable. Si on la laisse faire, elle s'empare de tout, tel un virus. On en perd notre bon sens.

      Pour éviter que la peur n'envenime les relations humaines, il faut garder le sourire, continuer à faire confiance à l'autre, considérer que les autres sont des atouts, pas des menaces.

      Nous ne changerons pas le monde, vous l'écrivez, il y a eu d'autres épidémies, à chaque fois c'est pareil: notre première défense consiste à accuser « l'autre ». La méfiance devient reine.

      Évitons de tomber dans le piège.

      Effacer
  19. Juste un tit coucou pour te souhaiter une bonne fin de week end !
    Tout doucement on se rapproche du 11, sans savoir à quelle sauce nous serons mangés ...
    C'est anxiogène d'entendre toutes ces informations aussitôt désinformées
    avec rien de vraiment concret sur ce qui va se passer.
    Gros bisoux, cher grand langue.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Je ne sais pas ce qui doit se passer le 11 en France. Il ne faut pas trop écouter les nouvelles, les rumeurs et l'actualité. On devient mêlé! Et surtout, je constate que le niveau d'anxiété augmente.

      Faut rester zen!

      Effacer
  20. Très bien votre article, il décrit bien la situation...Merci pour vos réflexions

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonjour Gazou,

      La situation change si vite! À tous les jours j'observes de nouvelles choses! Ce qui fut écrit demeure vrai cependant.

      Effacer
  21. Mon pseudo est : chocoreve
    Bonjour ami
    Je vis le confinement comme une parenthèse inattendue. Je reste sereine car je m interdit les journaux télévisés, je survole les articles de mes amis blogueurs sur le sujet. Sauf le tiens...Bref je fais un peu l autruche ! C'est peut-être ça le bonheur.
    Mais je me demandais toutefois comment les choses se passaient pour ta fille et son voyage ? A t elle pu continuer malgré tout ? ...
    A bientôt
    Choco

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Bonjour Chocorêve (pas d'accent circonflexe?)!

      Je suis content d'échanger avec vous.

      Ne vous interdisez pas trop de choses Choco, osez, vous pourriez manquer quelque chose de bien, on ne sait jamais.

      Remarquez, on fait tous un peu l'autruche, faut se le dire. Même les yeux ouverts, on ne voit que ce que l'on veut bien voir, heureusement (rire).

      En ce qui concerne ma fille et son copain, lorsqu'ils sont entrés au Texas, tout a fermé. Ils auraient sans doute pu poursuivre leur route mais les grands parcs fermaient, les campings fermaient, les gens hésitaient à les recevoir (ils dormaient souvent chez des particuliers, des warmshowers) et le gouvernement canadien demandaient aux citoyens de rentrer. Ne sachant pas ce qui allait se passer ils sont retournés en Louisiane, à Bâton Rouge, et ont pris un vol pour Montréal puis un taxi pour s'installer dans un chalet dans les Laurentides. Ils y ont fait leur quarantaine. Ils y sont encore. Ils font maintenant du télé-travail (terme à la mode). Leur employeur leur a permis de reporter leur congé sans solde à plus tard.

      Entre nous, j'aurais bien aimé qu'ils poursuivent leur périple mais ça ne me regardait pas (rire). Je leur ai parlé via Skype (je déteste cela) la semaine dernière et je peux dire qu'ils sont confortablement installés dans un chalet appartenant au grand-père du copain. Il y resteront un bout de temps car leur propre appartement de Montréal est sous-loué.

      Que feront-ils? Je l'ignore, ils parlent de s'acheter un condo ou une maison en ville. Ça reste à voir. Pour l'instant, vous le savez, tout est... stagnant et Montréal est un « Hot Spot », le fameux microbe y fait des ravages.

      J'espère que nous reprendrons contact Choco. Vous êtes quelque peu discrète.

      Effacer
  22. J'ai également vécu ce confinement comme une parenthèse, mais pas si enchantée que cela. Moi qui n'étais guère tactile en temps ordinaire j'ai découvert que le manque de contact pouvait maintenant me manquer mais c'est normal: c'est lorsque l'on a perdu quelque chose que l'on s'aperçoit que l'on en avait besoin. Des semaines après le déconfinement je m'aperçois que serrer des mains me manque (la bise beaucoup mois car j'y vois une différence de traitement quand on est une femme), ne pas pouvoir assister à un concert debout collée serrée contre d'autres fans aussi (enfin c'est surtout la possibilité d'un concert qui me manque le plus!), par dessus tout la peur et la défiance envers les inconnus que l'on me présente ou que je rencontre me donne le sentiment d'un monde devenu hostile, c'est très désagréable.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Je crois comprendre ce que vous écrivez. Le contact humain me manque également. Être perçu tel un pestiféré par des inconnus m'Est insupportable. Certains diraient : il faut les comprendre, rien à faire, je ne peux les comprendre.

      Tout en respectant les règles sociales recommandées, je refuse de voir les autres comme des « dangers » potentiels. Il m'arrive, trop rarement, de rencontrer des gens qui pensent comme moi, alors là, on se fait l'accolade et on se regarde dans les yeux, la maladie pouvait être transmise par le regard! Le masque filtre l'air, pas les sentiments.

      Je n'irai pas dans une foule, au travail la distanciation est de mise, je porte le couvre visage à l'épicerie mais je continue de parler aux gens, je souris à travers mon masque. Je combats le virus mais je combats aussi l'isolement, la froideur.

      Effacer