« La tolérance ne s’étend pas à l’intolérance, en revanche, une tolérance illimitée risque de mener à l’intolérance… tout discours sur la tolérance est vain s’il évite de considérer ses limites ».
Ces paroles sont de Raymond Klibansky (1905 – 2005), un philosophe juif allemand. Il s’est battu contre l’imposture nazie et occupé un poste clé au sein des services secrets britanniques lors de la seconde guerre mondiale. Il est ensuite venu s’établir à Montréal. BANQ lui rend hommage, une exposition lui est consacrée.
Les grandes pensées philosophiques, quand elles sont basées sur du solide, peuvent s’exprimer simplement, en peu de mots (ça c’est de moi). Nous ne connaissons pas nos grands auteurs, nos grands personnages et quand nous avons la chance d’en apprendre un peu sur eux, ne serait-ce que leur existence, il faut sauter sur l’occasion. Avec un peu de chance, nous pouvons comprendre l’essentiel de leur message et mémoriser la chose.
Dans le cas de Klibansky, lorsqu’il parle de la tolérance, il nous dit de faire gaffe, de ne pas tout accepter aveuglément. Ainsi, depuis quelques années, sinon depuis toujours, plusieurs voudraient faire fi de ce qui existe pour imposer leurs visions et façons de faire et que nul ne peut les empêcher sous prétexte qu’il s’agirait d’intolérance.
Du coup, il faut éviter de ne pas tout rejeter par crainte d’être trop tolérant. Ainsi, ce qui devrait guider nos comportements en ce domaine, c’est ce pouvoir de discernement nous permettant d’accepter certaines choses sans que nos sentiments et nos « valeurs » ne soient bousculés ou méprisés impunément. Tout accepter sans égard à soi-même c’est dangereux et tout rejeter sans égard aux autres et aux changements sociaux naturels est aussi dangereux.
Tout cela n’est pas facile à mettre en pratique dans une société changeante, dans un monde en perpétuel changement. D’un autre côté, les gens ont presque toujours perçu leur société en train de se transformer, il semble que le changement serait une constante. Voilà qui est intéressant et qui rend la pensée de Klibansky intemporelle.
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