9 avril 2012

Priez pour moi

« Je vais prier pour toi ». C’est ce que m’avait dit une vieille tante avant ma période d’examens. J’étais resté coi. J’ai demandé à mon frère si j’avais bien compris. Pourquoi voulait-elle prier pour moi? Dans sa grande sagesse, mon frère avait répondu «  niaiseux, ça prendrait un miracle pour que tu réussisses ». Mis à part mon idiot de frère, personne ne jugeait utile de me dire pourquoi ma tante voulait prier pour moi. Plus tard, dans la voiture, mon père m’avait dit, laisse ta tante tranquille, ça lui fait du bien de prier pour les autres. Mon père avait un sens pratique des choses. Ma mère ne partageait pas ses propos, elle soupirait quand mon père parlait ainsi.

Ma mère fréquentait les églises, pas mon père. C’est-à-dire que mon père aimait les églises, pour d’autres raisons, pour le calme ambiant, pour l’architecture, pour y faire un somme l’après-midi quand il était sur la route, entre deux clients. Il aimait les églises pour ça. Ma mère elle, c’était compliqué. Pour comprendre sa démarche, il fallait lire la bible, écouter ce que disaient les prêtres. Après toutes ces démarches, on pouvait espérer être sauvé. Sauvé de quoi? Je ne l’ai jamais su. Je préférais la philosophie de mon père : mène une bonne vie et tout ira bien. C’était simple avec lui, n’empêche que tout allait déjà bien et quand je le lui disais il répondait : « tant mieux, c’est toi qui le sais ». Quel contraste entre mon père et ma mère. Sur ce point seulement, car quand il parlait de politique ou d’autres sujets, là, mon père discourait de façon savante. Je ne comprenais pas grand-chose, mais on aurait dit que ça se tenait, ce n’était pas comme les discours de ma mère sur la religion, y’avait moins de mystères, il ne disait jamais « faut avoir la foi pour comprendre ». Mon père, faute d’opposant, argumentait avec lui-même, il s’opposait face à lui-même, il prouvait ce qu’il avançait et tirait une conclusion. Ça se passait surtout à la table, au souper. Nous on écoutait et on se sentait un peu plus intelligents même si l'on ne comprenait pas tout. Généralement, ses discours étaient amorcés par un commentaire ou une nouvelle à la radio.

Tout au long de ma vie, il y a des gens qui tenaient à prier pour moi, surtout des femmes. C’est encore comme ça aujourd’hui. La veille d’une épreuve, au moment de se quitter, pendant une maladie, j’ai toujours eu quelqu’un qui priait pour moi. Je ne me pose plus de question, je me dis que ça doit leur faire du bien de prier comme ça. Mon père avait raison. À moins que ces gens se sentent responsables de compenser pour mon manque d’ardeur religieuse. Par exemple, il y a quelques années, la conjointe d’un ami a prié pour moi alors que j’étais alité à l’hôpital. Comme à chaque matin je m’éveillais à peu de choses près dans le même état que je m’étais endormi la veille, elle a conclu que ses prières avaient été payantes. Je lui ai dit que je devais ça à ses prières, en sortant de ma chambre elle ne touchait pas à terre! C’est peut-être ça le bienfait des prières. Même chose pour ma tante qui, en apprenant que j’avais passé avec succès mes examens, avait conclu que sa foi avait guidé mes réponses. Avoir su, je n’aurais pas étudié autant.

D’autres, ceux qui savent que je ne suis pas dans le fan-club de Jésus, diront «  on t’envoie des ondes ». Quelle fréquence dois-je syntoniser? Je voudrais répondre « ménagez vos émetteurs, il n’y a rien qui entre dans cet immeuble! » Ce n’est pas commode d’être sceptique. Soyez tranquille, mon esprit que je juge cartésien n’a pas toujours gain de cause. On m’a déjà dit « je ne suis pas croyante moi non plus, mais si un jour un de tes enfants se retrouve entre la vie et la mort, crois-moi, tu apprendras ce qu’est la prière! ». Heeuu, qu’est-ce que mon père aurait dit… probablement rien.

Grand-Langue

35 commentaires:

  1. Alors je vais prier pour toi mécréant...Je souris.

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  2. À Paris dans le hall de la maison de la radio, près de moi, une fille est en train d'écouter un disque à une borne d'écoute. Elle me regarde, je la regarde, nous nous regardons. Elle se marre, soulève le casque de ses oreilles et me dit : "Quand on prie pour les gens, il se passe des drôles de choses." Moi, athée interloqué ne sachant trop quoi répondre : " Inutile de prier pour moi, c'est une perte de temps." Elle : "Si ! Il faut prier pour tout le monde." Je vois que le disque sur la borne est une compilation rock et (bien qu'athée je suis bon samaritain) je la préviens : "Attention le rock est la musique du diable !" Elle me répond sérieusement : "Non ça c'est de la bonne musique mais il en existe qui contient des messages subliminaux du diable, je pourrais vous ramener de la documentation, j'écris une thèse là-dessus..."
    Je n'ai pas poursuivi la conversation; il y a des mondes que je préfère ne pas découvrir.

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  3. Merci pour ce beau billet. Mon père et ma mère croyaient et pratiquaient, mon père a arrêté du jour au lendemain, ma mère, pas.

    J'allais à la messe tous les dimanches jusqu'à ce que je quitte la maison.

    Je ne pratique plus, mais me surprend parfois à prier quand ça va bien mal. Comme si c'était plus fort que tout.

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  4. Je ne pratique pas, je ne crois pas non plus. Mon esprit est beaucoup trop cartesien pour croire à quelque chose qui n'est pas tangible. Ma mère est bien découragée de petits enfants non baptisés et d'un mariage civil...mon père plutôt fier.

    Si j'ai en croire en une chose; c'est en moi-même! :) je suis en peu comme toi finalement, hein?

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  5. J'aime instinctivement et inconditionnellement votre père, de la manière que vous en parlez. Je me serais bien entendue avec lui!

    « Je vais prier pour toi », ma grand-mère me l'a tellement dit souvent, cette phrase-là. Ma mère me l'a encore servie la semaine dernière, sur le même ton que sa mère avant elle et c'était le plus loin qu'elle était capable d'aller... Dans ma famille, on ne dit pas les mots « je t'aime », ni « je te comprends » ni « j'ai beaucoup d'empathie pour ce que tu dois vivre » ni rien du genre. Alors, « je vais prier pour toi », ça signifie tout ça et plus encore, dans tout ce qu'on n'est pas capable d'exprimer de souhait sincère et de compassion. Mon père disait que prier pour quelqu'un, c'était lui souhaiter du bien et du bonheur. Il priait beaucoup pour moi!

    Je viens d'une famille catholique pratiquante depuis au moins 20 générations et probablement au-delà. Chez nous, la foi, la religion, ça faisait partie de la vie, on venait au monde de même, et c'était très ouvert, inclusif, joyeux, festif, rassembleur et créateur de liens très forts entre toutes les personnes, de la famille ou de la communauté. Pour les « règlements », les péchés, les positions officielles de l'église, les bondieuseries, les abus d'autorité et tout ça, on s'en remettait à notre jugement, à ce qu'on croyait juste, bon pour la santé et plein de bon sens.

    J'ai donc reçu ce bagage, cet héritage qui a donné un sens à ma vie, à mes réflexions, mes décisions, mes actions et à ma vision du monde. Je l'ai transmis sans le faire exprès, probablement parce que c'était pour moi un plus, avec beaucoup de repères pour réfléchir. Je ne pratique plus depuis belle lurette (ça me rejoint pas) mais il me reste un petit quelque chose qui me recentre les rares fois où je me retrouve dans une église, pour des funérailles par exemple.

    Je me considère aujourd'hui comme une agnostique, avec un petit soupçon de foi reçu en héritage, en mon for intérieur, loin loin loin dans mes racines, que je ne renie pas, parce que ça a fait partie de ce qui m'a construite, que ça va dans le sens de « Aimez-vous les uns les autres », c'est de l'ordre de l'intime et du très personnel. Et je ne m'en excuserai pas. Quand on méprise le peu qui me reste encore de mon héritage, qu'on en rit ou qu'on crache là-dessus, je me sens peinée de la même manière que le jour où l'on a piétiné le drapeau du Québec à Ste.Catherine, en Ontario.

    Beaucoup beaucoup beaucoup de gens proches de moi (famille et amis) sont athées ou agnostiques. Curieusement, ce sont toujours eux qui me parlent le plus de spiritualité, moi, je n'en parle jamais! Mais je ne refuse pas d'en parler...

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  6. Encore un bien intéressant billet (et je savoure le témoignage de Cristophe).
    D'une manière générale, le verbe "croire" me dérange, dans le contexte religieux. Il remplace "penser". Ca me déplaît au plus haut point. Evidemment, je ne parle qu'en mon nom, je n'irai pas juger la foi ressentie par quiconque, à propos d'une croyance de laquelle je me suis détourné volontairement depuis mon adolescence.

    Si je me mets à croire qu'un type a pu marcher sur l'eau (par exemple), pourquoi mettrais-je en doute la parole d'un Didier Bourdin ayant combattu des milliards d'extra-terrestres ? La patine du temps garantirait-elle une quelconque vérité plus authentique, sur des faits invérifiables, que les lois physiques contestent d'elles-mêmes (disons, selon les conditions partagées par plusieurs milliards d'habitants sur notre planète).

    Pourtant, il y a eu des adeptes qui ont cru en Didier Bourdin. Ils ont cru. Ils n'ont pas pensé. Ils n'ont pas douté. Il y a des gens qui se font sauter le caisson en faisant d'autres victimes, en croyant aller baiser 70 vierges dans l'au-delà (70 ! Quel cauchemar. Il n'y en a pas un qui a réfléchi au bordel que ce doit être, 70 vierges ?).

    Dieu semble être la seule réponse thérapeutique pour guérir la peur de la mort, à condition tout de même qu'il suive l'orientation qu'on donne à ses espoirs.

    L'illusion de l'éternité fait partie du package. Qui a envie de mesurer sa conscience rescapée au temps éternel, si on accepte d'y penser sérieusement ?
    Manquerait plus qu'on reçoive la télé au paradis, et c'est l'enfer assuré.

    Je doute par essence, donc je me trouve coincé entre ma fin inéluctable, et aucun espoir d'y survivre après. C'est pas réjouissant, mais je préfère encore ça que de courir après un rêve d'espoir qui ment sur la vie. Sur mon temps de vie, disons.

    Enfin, cela n'enlève pas la qualité humaines des croyants. La foi est une aide précieuse. Un peu trop orienté superstition, à mon goût...

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  7. Christophe,

    Difficile de blaguer avec certains amants de Dieu.


    Michèle,

    Les malheurs doivent être plus faciles à supporter dans le recueillement. J’imagine que ça explique cette pratique. Peut-être aussi que la prière est prétexte à une mise au point intérieure, une forme de méditation.


    GeSirois,

    J’ai vécu la même chose que vous, j’ai refusé de faire baptiser mes enfants pour plaire aux parents ou par tradition. Je me suis dit qu’au besoin, ils feront un choix eux-mêmes plus tard.

    Un jour, ma mère m’a demandé si elle pouvait enseigner une « certaine vision » de la religion à ma fille. Connaissant ma mère, j’ai accepté. Au final, ma fille en a conservé un chapelet et une broche. Aujourd’hui, je crois que ces objets constituent des souvenirs de sa grand-mère, quelque chose de rassurant.


    Zoreilles,

    Vingt générations, c’est beaucoup de monde (plus de 1M). N‘empêche qu’au Québec, nous sommes à peu près tous issus de familles catholiques. Cela constitue certainement une partie de notre patrimoine individuel et collectif. Je n’ai jamais cru en un Dieu ou un autre, en une religion ou une autre. Cependant, je suis d’avis que les religions sont essentielles aux sociétés ne serait-ce que pour assurer la cohésion.

    Je lis les mots agnostique et athée, l’un près de l’autre. L’agnostique ne se pose pas trop de question, il vit. L’athée SAIT qu’il n’y a pas de Dieu. Comment diable sait-il cela? Je considère les athées comme étant proches des croyants, ils savent des choses que j’ignore. Si nous devions établir un classement, il faudrait probablement me caser parmi les agnostiques moi aussi.

    J’aime parler de ce sujet mais évidemment, faut faire gaffe, comme pour la politique et d’autres sujets épineux. J’en sais quelque chose. Il y a des circonstances, plus nombreuses qu’autrefois où je me retire… pour ne pas mettre le feu aux poudres. Suis-je le seul à observer un rétrécissement général de l’esprit? C’est malsain.


    Personne,

    Dans le domaine religieux, il faut accepter qu’on utilise le mot « croire ou foi ». Le verbe « penser » n’est pas toujours le bienvenu. Vous doutez encore que M. Bourdin ait combattu les extra-terrestres? Au sujet des 70 vierges, en ce qui me concerne, pas grave si elles ne sont pas vierges. Blague à part, j’apprécie beaucoup votre commentaire. Je partage aussi votre vision d’autant plus que vous accepter que tout le monde ne partage pas vos vues. Vous réfléchissez plus que moi sur la mort.

    Grand-Langue

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  8. Bonne réflexion! La question se pose davantage quand on est enfant. Mes jeunes m'arrivent souvent avec des questions à 100$. Je me fais un devoir de leur répondre mais quand il s'agit de la foi, des croyances et du non-tangible, je ne sais pas quoi dire car ni moi ni vous ne pouvons avoir de réponses claires et sans équivoque. Hier la question du jour était: Penses-tu vraiment qu'il y a un dieu qui a créé tout ça maman? Nous ne pratiquons pas, ma mère était croyante sans pratiquer. Mais bon sang, y'a des choses difficiles à expliquer alors, il me reste une parenthèse que je ne peux combler!

    Je suis sceptique par moment mais je veux croire. Suite aux décès de ma soeur et de ma mère, j'ai le goût de croire! Je leur parle car elles me manquent alors, je veux croire qu'il existe un je ne sais quoi quelque part. Je leur demande de protéger mes enfants! C'est absurde, la vie ayant un début et une fin, je sais que peu importe nos demandes, ils partiront tôt ou tard!

    Pour les ondes positives, je crois que la force réside en chacun de nous alors, si la force et la foi de passer au travers une épreuve nous habite alors, nous réussirons assurément. C'est comme le cancer... pourquoi certaines personnes s'en sortent d'autres non? Multiples facteurs je sais mais je pense que le désir de s'en sortir combiné à la croyance profonde de réussir est gage de réussite. C'est avant tout la force mentale selon moi. Pour votre exam, je crois plutôt que vous aviez fait un super bon boulot!

    C'est vraiment un bon ce billet! Merci Grand-Langue!

    Carina

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  9. Ma mère disait parfois qu'on pouvait lire la Bible comme un roman historique, surtout l'ancien testament où les gens n'arrêtaient pas de se battre comme des chiffonniers. Je crois qu'elle m'a transmis cette façon de voir et que l'Ecole du Dimanche et d'autres confirmations n'ont pas réussi à faire de moi une personne qui croit sans réfléchir. Par contre, cela ne me dérange pas de discuter avec ceux qui croient. A la collation servie après baptême d'un de mes neveux j'avais discuté avec le prêtre, tenant le rôle de l'avocat du diable. Nous avons beaucoup apprécié, tous les deux. Lui peut-être par politesse.

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  10. Je partage ce vécu. On a déjà prié pour moi plusieurs fois... J'ai également remarqué que d'annoncer que je ne croyais pas en Dieu, susciter des vocations de sauveur ! La main sur mon coeur, mon interlocuteur de m'expliquer que je n'avaispas à m'inquiéter, on allait prier pour moi... Hum hum... Quel bien cela me fit...n'est-ce pas ?

    Coincoins alléluia

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  11. Excellent billet.Comme si c'était mon fils qui aurait pu l'écrire mot à mot. J'ai été aussi élevé dans la pratique de la religion catholique. Mes parents étaient très croyants et nous les enfants avons suivi bien sûr comme ça devait se faire à l'époque.On ne se posait pas de questions.À l'école primaire,ce sont des religieuses qui m'ont enseigné. Je les ai beaucoup aimées et j'en garde un très bon souvenir. Je me suis marié religieusement même si je ne pratiquais plus depuis un bon bout.Pour faire plaisirs aux autres,et pour porter la robe blanche. Une amie me dit parfois,je vais prier pour toi. Je trouve ça correct,si ça fait son affaire. moi,quand je vois une personne en difficulté, je dis: je pense à toi et à ce que tu vis,je suis là au besoin. J'ai arrêté de prier dans le sens où je l'avais appris plus jeune. Mais dans la journée je me dis que je suis chanceuse de pouvoir faire telle où telle chose. Au coucher ,je fais le bilan de ma journée.Tous les soirs,je trouve au moins 5 cadeaux de ma journée(quétaine), mais souvent je m'endors avant d'avoir terminé. Ma grand -mère de qui j'étais très proche récitait le chapelet tous les soirs,et j'aimais beaucoup être avec elle pour ce temps. J'avais une bonne défaite pour aller la visiter chaques jours. Un jour une religieuse m'a dit: J'ai très peur de la mort. je ne comprenais pas du tout,car elle m'avait enseigné combien le paradis était beau...Je me demande si il y a un meilleur ailleurs après la vie, mais ça fait mon affaire d'y penser.En attendant je vis ma vie pleinement en essayant de ne pas avoir de regrets et surtout aimer sans attente. Bon billet merci!

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  12. Savais-tu qu'une recherche a prouvé que prier pour quelqu'un qui s'apprête à subir une chirurgie au coeur ne sert à rien? Et même que, ironiquement, ceux qui savent que des gens prient pour eux ont plus de complications que les autres?

    Évidemment, c'est probablement une coincidence, mais ça me fait bien rire! En tant qu'athée, c'est le genre de choses que j'aime lire.

    Donc la prochaine fois que quelqu'un te dit qu'il va prier pour toi, dis-lui que ça porte malheur et montre-lui les résultats de la recherche :P

    http://www.nytimes.com/2006/03/31/health/31pray.html?_r=1

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  13. Elle est bonne celle-la! J'ai toujours soupçconné que ces prières avaient quelque chose de diaboliques!

    Grand-Langue

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  14. Ma mère prie encore régulièrement et elle m'a dit qu'elle incluait beaucoup de gens dans ses prières. Pour moi, c'est OK. C'est une façon de dire qu'elle pense à ceux qui l'entourent et qu'elle leur souhaite le meilleur. Ça ne peut pas faire de mal de souhaiter du bien au gens après tout. C'est la version gentille des poupées vaudou.

    Personnellement, je suis croyant. Je ne saurais expliquer pourquoi, c'est comme ça et ça me convient. J'aime l'idée d'une entité supérieure qui a planifié notre univers, plutôt qu'imaginer celui-ci comme un bolide lancé à pleine vitesse sans conducteur.

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  15. J'aime bien l'image de la version gentille de la poupée voudou.

    Des croyances, il y en a pour tous les goûts, les imposer aux autres, c'est une autre histoire.

    Grand-Langue

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  16. Cette expression n'est pas réservée qu'aux pratiquants, c'est simple et exempt de sens religieux, cela veut simplement dire pudiquement : "je t'aime". Ce verbe si simple est tellement difficile à dire parfois que l'on trouve des astuces pour en occulter la diction et l'écriture bien qu'on le vive dans son coeur ...
    Moi j'accepte avec plaisir toutes les prières quelles que soient les religions des personnes, même si je ne fais PLUS partie du fan-club de Dieu.

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  17. Je me suis souvent dit : et si ces gens me disaient simplement "on t'aime, on te soutient, on pense à toi".
    Dans ma vie, j'aurais préféré ça aux "je prierai pour toi" qui m'inspirent davantage de pitié que d'affection, plus d'angoisse que de confiance. Et je ne crois pas que demander à Dieu de m'aider soit plus efficace que de me dire "on t'aime", ainsi que je l'ai déjà évoqué...
    Bien à vous,
    s.h.

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  18. Mon Dieu! C’est un bien grand sujet que la foi.
    Suis-je athée ou agnostique? Probablement les deux à la fois, je crois.
    Je suis sceptique de naissance, c’est déjà un signe annonciateur de mon intolérance aux dogmes. De plus j’ai un esprit plutôt cartésien, alors l’eau de Pâques, l’huile de St-Joseph, les médailles, les prières et le chapelet suspendu au rétroviseur, ce n’est pas pour moi.
    Pourtant, je vous prie de me croire lorsque j’affirme que les croyants ont de la chance. La foi doit jouer un rôle de placebo pour tous les maux dont l’être humain est affublé.
    Chacun a ses croyances qu’il faut respecter, en autant qu’on ne cherche pas à nous les imposer.
    À la naissance de mes enfants, je n’ai pas plié devant l’insistance des beaux-parents pour les faire baptiser. Je respectais leur croyance et m’attendais à ce qu’ils respectent les miennes.

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  19. La beauté d'un blogue c'est de lire les commentaires. Les diverses interprétations émises sont autant de voies à explorer, du matériel propice à la réflexion.

    Laophi, Seb,

    Dans la réalité, la plupart du temps, ces prières dédiées ne sont rien d'autres que des sentiments exprimés, bien vrai. Néanmoins, comme l'écrit Seb, pour éviter le côté "pitié", faudrait peut-être employer des mots moins pudiques.


    Caboche,

    Des croyants pratiquants qui respectent le côté athéiste des autres, ça existe mais c'est trop rare. Les croyants qui sont près de moi ne tenteront pas de me convertir mais prieront pour mon âme. C'est ok. Cela les rassurera dans leur foi.


    Grand-Langue

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  20. En tout cas, dans votre billet et vos commentaires, vous avez su donner le ton et créer l'ambiance pour que chacun puisse s'exprimer dans la franchise et le respect. Ce n'est pas évident du tout pour un sujet aussi tabou, aussi intime et personnel que celui-là.

    Ça aurait pu déraper dans tous les sens!

    Vous avez toute mon admiration, votre blogue demeure un phénomène attirant, un pilier solide qui fait figure de phare depuis le début, que vous vous identifiez comme Accent Grave ou Grand-Langue, c'est la personne derrière l'écran, celle qui « pitonne » qui est responsable de tout ça. Je commence à me réconcilier avec votre pseudo de Grand-Langue!!!

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  21. Faut pas se formaliser de mon sobriquet, pour ceux qui bossent avec moi il me va très bien même si pour d'autres je suis muet, secret, sans langue.

    Ce sont les gens eux-mêmes qui font de ce blogue un lieu d'échanges sans vouloir
    absolument convaincre tout le monde. Je me demande parfois jusqu'à quel point il faut mesurer nos paroles, jusqu'à quel point il faut se relire avant d'envoyer ce qu'on a écrit.

    D'ailleurs, je retrouve ce sentiment de "confort et d'ouverture" chez les gens qui écrivent ces commentaires chez moi, en commençant par Chez Zoreilles. Je visite tout le monde avec beaucoup de plaisir et aime découvrir de nouveaux "lieux", de nouvelles façons de s'afficher.

    Grand-Langue

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  22. Une fois encore un billet fort intéressant auquel mon commentaire ne va guère être d'une grande contribution après tout ce qui a déjà été dit. Ayant grandi dans un pays laïque, entre un père athée et une mère "croyante" (par éducation me semble-t'il et d'ailleurs passablement "refroidie" suite à une année dans une pension religieuse), je suis passée d'un athéisme "de rigueur" à un agnosticisme réel et profond.
    En ce qui me concerne, l'agnosticisme est la posture du doute. C'est la prise de conscience et l'acceptation des limites à nos savoirs et connaissances. Je suis incapable de me prononcer dans un sens ou dans un autre sur l'existence d'un dieu car pour paraphraser Socrates, je sais que je ne sais pas.
    Est-ce pour cela que cela ne m'a pas dérangé les très rares fois où l'on m'a dit que l'on allait prier pour moi? J'ai ressenti cela comme une marque d'affection, une manière de me dire que l'on penserait à moi.
    Ceci étant dit, pour un facteur culturel, je ne peux m'empêcher de trouver tout de même très étrange de lire aussi souvent des "I'll pray for you" dans bien des messages adressés à d'autres amis américains !
    Je réalise alors à quel point je suis profondément marquée par mon éducation dans un environnement laïque : pour moi, la religion (quelle qu'elle soit) relève de l'ordre du privé, voire de l'intime... Car c'est aussi cela respecter les croyances des autres.

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  23. Mia,

    Vos mots sont importants, vous nous dirigez ailleurs. Vous parlez d'une pratique religieuse ou de croyances qui devraient être intimes, qui devraient faire partie des choses de l'intérieur, une forme de spiritualité. En même temps, les religions sont des phénomènes sociaux, des mouvements voulant inclure le plus de gens possible, pour diverses raisons. Chaque église tente par tous les moyens d'augmenter son membership, de propager la "bonne parole".

    Les diverses religions feront elles-mêmes allusion à la spiritualité intérieure tout en imposant des dogmes, des rites, des 'obligations morales', une façon de vivre en société, en imposant un contrôle sur ses ouailles, en inculquant une génèse, en promettant une vie après la mort... à la condition d'avoir suivi les règles.

    Bref, il y a cet aspect référant à l'intériorité et cette autre facette qui est tout le contraire. Personellement, je n'y vois que de l'hommerie. Il y eut des périodes où la religion était contraignante, pour les hommes et pour les femmes (surtout). Compte tenu du milieu où je vis aujourd'hui, je me préoccupe moins des grandes religions actuelles. C'est peut-être une erreur. Si on en croit l'histoire, les religions se font presqu'invisibles avant de revenir en force et je ne tiens pas à vivre une période effervescence religieuse!

    Je suis donc agnostique, on peut prier pour moi mais en même temps je reste vigilant.

    Grand-Langue

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    1. Grand-Langue,

      Merci de mettre en évidence ces différentes lectures.
      De fait, alors même que je souhaitais me maintenir dans le cadre de votre "sujet", je réalise que ma "conclusion" n'était en fait que l'expression inconsciente de mon désir fou de maintenir la religion à un niveau spirituel.

      Je ne sais en effet que trop ce à quoi vous vous référez, d'autant que j'assiste non sans une certaine inquiétude à ce qui me semble précisément être une résurgence religieuse qui se joue par ailleurs bien au-delà du social : à un niveau "législatif" et identitaire !
      Ce qui me résulte terrible dans tout cela, c'est de savoir que la vigilance ne peut rien contre cela !
      Mais vous avez peut-être raison, à trop me focaliser là-dessus, je me montre par conséquent peut-être insuffisamment vigilante sur tous ses autres aspects.

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  24. Même si je sais que tout est (presque)possible avec Internet, ça m'épate que mes modestes billets soient lus au Quebec,j'habite en Belgique. Ceci dit, j'ai beaucoup apprécié ton "prier pour moi". Que cela n'aie aucun effet, qu'importe finalement. C'est gentil de la part du croyant : "aimez-vous les uns les autres". Je ne crois plus en Dieu mais je trouve qu'il y a de bonnes choses dans la religion tout comme dans d'autres.
    Un cordial bonjour de Belgique. dinosaure80.

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  25. Henri,

    Ça fait un bout de temps que je lis vos billets. Et puis, la beauté des médias électronique c'est justement que l'on puisse être en lien sans demeurer l'un près de l'autre.

    Grand-Langue

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  26. Mon père à moi disait "Aide-toi et le ciel t'aidera." Il faut dire qu'enfant, il avait essayé de prier au lieu d'étudier, et le résultat avait été catastrophique. J'aime beaucoup votre façon de raconter. Ça me calme. Comme une prière, je suppose (je ne sais pas, je ne prie pas même si je parle à mon père dans ma tête pour me souvenir des réponses qu'il me faisait).

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  27. Je parle souvent à mon père moi aussi. Ça n'a rien de bien spirituel, c'est juste réconfortant, surtout lorsque je suis dans une situation où je ne suis d'accord avec personne.

    Aide-toi et le ciel t'aidera. Quelle belle maxime!

    Grand-Langue

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  28. Une forme de méditation, sécrète l'endorphine, non? Fait du bien pour cela, en cela. Méditer. Peut-on méditer pour quelqu'un? Si on ne l'en informe pas, l'effet se fera-t-il sentir? Ou se fait-il sentir de toute manière?

    Je crois que oui. Je crois que je me sens plus forte sachant que quelquun pense à moi avec gentillesse, affection, amour même.

    Et pour rire un peu, mon esprit de bottine me dit que si un/e ado lisait la maxime, il ou elle lirait cel...

    Bonne semaine, à toi que je n'oublie pas.

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  29. Bonjour

    Je découvre ton blog par l'intermédiaire de ce fascinant billet et des commentaires qui s'y rattachent. Tu as une facilité d'écriture incroyable. Je reviendrai.
    Célestine

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  30. Air Fou,

    Il ou elle lirait cel... ???


    Célestine,

    Bienvenue ici. J'écris très peu ces jours-ci, je suis en pleine crise au boulot, ça passera et je reprendrai "la plume"!

    Grand-Langue

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  31. Oui... Le commentaire juste en haut du mien.

    Aide-toi et le cel t'aidera.

    Passe une excellente semaine, cher ami.

    Zed

    NB Je suis tellement ailleurs et débordée que j'ose à peine faire le lien vers mon blogue qui se repose en m'attendant.

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  32. Grand-Langue, me permettez-vous de m'adresser chez vous à notre amie commune, Air Fou?

    Merci!

    Air Fou, plusieurs de mes commentaires récents n'arrivent jamais à passer la barrière de « l'administration » sur ton blogue. Quelle qu'en soit la raison, je veux que tu saches que j'étais venue plusieurs fois prendre de tes nouvelles, voir ce qui t'anime ces temps-ci. Te « rencontrer » ici m'a fait chaud au coeur.

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  33. Moi non plus je ne suis pas souvent en ligne. Je reviendrai bientôt!

    Grand-Langue

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  34. Pour notre hôte et mes amis ici : suis dans la création par-dessus la tête, la théorie à l'occasion. Très en ligne mais en création. Et dans le carré rouge de notre enfin fier Québec. Les commentaires ne seront pas perdus. xxx (mais sous anonyme, hein!) Zed :D

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